<< Une brève histoire de pesticide
Dans l’article précédent, on a pu voir à quel point les pesticides de synthèse pouvaient être néfaste pour notre environnement et notre santé. Des alternatives aux pesticides de synthèse existent, elles demandent parfois plus de main d’œuvre que dans l’agriculture conventionnelle, mais permettent d’avoir des produits de qualité et bonnes pour la santé.
Pesticides biologiques
La première solution à laquelle on aurait pu penser, c’est l’usage de pesticide biologique. Car, contrairement aux idées reçues, l’agriculture biologique n’est pas totalement exempt de pesticides. Selon le label BIO, les pesticides biologiques (ou biopesticides) peuvent être autorisés. La différence réside dans les molécules utilisées dans ces produits phytosanitaires (c’est-à-dire, un produit utilisé pour prendre soin des végétaux). Dans un pesticide biologique, on va utiliser une molécule naturelle, c’est-à-dire, que l’on retrouve à l’état naturel dans l’environnement. À contrario, la molécule synthétique, qui elle, a été créée en laboratoire.
Malheureusement, qu’ils soient BIO ou non, les pesticides peuvent être des produits dangereux pour l’environnement et pour la santé.
Quelques exemples :
Le sulfate de cuivre est un puissant fongicide utilisé dans les cultures viticoles BIO. Cependant, le sulfate de cuivre n’est pas biodégradable, il va donc rester dans les sols et s’accumuler. Ce qui représente un risque. Le problème, c’est que le sulfate de cuivre reste le seul fongicide, non considéré comme chimique et réellement efficace contre le mildiou (une maladie provoquée par un champignon) de la vigne.
Le purin d’ortie est un insecticide qui tue les pucerons et renforce les plantes. Un purin de plante est fabriqué à partir de plante que l’on laisse macérer dans un grand volume d’eau durant trois à cinq jours. Le purin est ensuite disposé au pied des plantes.
Ce qui change dans l’agriculture biologique, c’est le dosage. Par exemple, l’utilisation du sulfate de cuivre sera davantage contrôlée afin de réduire l’impact. Cependant, sur le long terme le résultat reste le même. Appauvrissement de la qualité des sols et destruction de la biodiversité. Néanmoins, certains pesticides biologiques tels que le purin d’ortie aura, au contraire, des conséquences positives sur l’environnement. D’où l’importance de faire attention au label BIO que l’on choisit de consommer. Leur cahier des charges est suffisamment précis, pour savoir si les produits utilisés respectent réellement l’environnement. Vous retrouverez un récapitulatif des labels les plus connus sur le marché dans cet article.
En soi, changer un pesticide par un pesticide moins pire n’est pas une solution. Afin de produire des aliments sains et continuer à préserver notre environnement, il est important d’avoir une approche systémique. Ce qui nous pousse à étudier l’écosystème des plantes pour mettre en place des pratiques plus respectueuses.
Des approches systémiques de modèles d’agriculture
L’agriculture biologique
L’agriculture biologique recouvre de nombreuses pratiques respectueuses des plantes et de la terre. Dans l’idéal, elle permet de cultiver des aliments sans utiliser de pesticides de synthèse et d’intrants, c’est-à-dire, d’éléments entrant dans la production agricole (engrais, carburant pour les machines, …). Au lieu de ça, on va favoriser la main d’œuvre, comme à l’ancienne, utilisant parfois la force animale. Exemple : l’utilisation de la charrue avec des bœufs ou des chevaux pour labourer la terre.
Néanmoins, il existe un bon nombre d’agriculteurs bio, qui travaillent presque comme des agriculteurs conventionnels : cultures de plein champ, en rang, sur une terre dénudée, beaucoup de travail du sol, très peu de biodiversité, beaucoup de mécanisation.
L’agriculture biologique offre des solutions viables afin de produire de la nourriture saine, mais peut rapidement atteindre ses limites, si on ne prend pas en compte l’écosystème dans lequel il évolue. Pour penser une agriculture saine sur le long terme, il est nécessaire d’avoir une approche systémique.
L’agroécologie
L’agroécologie, tout comme l’écologie, offre une approche systémique qui permet de voir l’agriculture dans son ensemble. Ce n’est pas, prendre un terrain, y mettre une monoculture qu’on va bombarder de pesticides et d’engrais pour produire au maximum, comme le fait l’agriculture conventionnelle.
Dans l’agroécologie, on va penser à tout l’écosystème et faire en sorte de favoriser des interactions positives entre les espèces de plantes. Au lieu d’avoir une monoculture, on aura plusieurs espèces de plantes réparti sur un terrain, de manière à ce que chaque plante puisse être bénéfique l’une pour une autre. Que ce soit en termes de protection contre des ravageurs ou d’apport de nutriments. On va étudier chaque plante et analyser leurs interactions avec les autres espèces.
En plus de la complémentarité entre les espèces, on va retrouver des techniques de compostage, revoir la disposition des plantes sur un terrain, mettre en place des moyens pour économiser et optimiser la consommation d’eau, protéger les sols de l’érosion et de la perte de biodiversité. En faisant ainsi, l’agroécologie permet de se passer de pesticides et d’engrais. C’est donc une agriculture biologique avec une approche écologique.
La permaculture
La permaculture va plus loin, en y intégrant des installations humaines durables et résilientes dans son écosystème. Ce n’est pas uniquement un système de production agricole, mais une méthode systémique globale. La permaculture, va intégrer l’ensemble des bonnes pratiques que l’on retrouve dans l’agriculture biologique et de l’agroécologie, mais va également regrouper les bonnes pratiques autour des énergies renouvelables et de l’écoconstruction.
L’idée est de pouvoir relier tous les éléments d’un système les uns avec les autres, y compris avec les êtres humains. Tout comme dans la nature, chaque élément de l’écosystème sera naturellement interdépendant et contribuera à la santé du système globale. C’est un fonctionnement en boucle, où chaque élément va nourrir les autres, sans produire de déchets (non-réutilisables).
On peut imaginer des toilettes sèches qui vont permettre d’alimenter le composte, ou contribuer à la production de biomasse, qui va nous permettre de produire du gaz pour une gazinière. Ou un système de récupération d’eau de pluie, qui va permettre d’arroser les plantes.
Il n’y a pas de doute. Sur le long terme, les approches systémiques comme le fait l’agroécologie ou encore la permaculture, offrent des solutions viables pour l’avenir de notre production alimentaire. Cela pousse aussi à revoir nos modèles de distribution. Privilégiant ainsi le circuit court afin d’éviter l’ajout de conservateur sur les fruits et légumes. Et nous fait réévaluer nos critères de qualité. Ces approches offrent un nouveau regard sur la nature et permettent de remettre l’être humain à sa place, c’est-à-dire au cœur de la nature.
Privilégier le circuit court éviterait tant de maux. Je suis fan des solutions proposées ! Merci pour ces informations plus qu’enrichissantes. Let’s go to a better world.
En effet, le circuit court est une solution durable, tant pour l’environnement que pour les producteurs. Il réduit grandement l’usage de conservateur et l’empreinte carbone des produits vendu. Le producteur peut alors vendre sa production à sa juste valeur. Et pouvoir en vivre, ce qui est rarement le cas.
Merci.
Très intéressant, je l’ai lu deux fois, vraiment interressant j’ai appris de nouveau termes et je pense être moins naïf après la lecture de cet article. Je ne savais pas pour les pesticides biologiques…
le prochain articles c’est bientôt j’espère car j’aime bien les lire en allant au travail, le pti moment de liberté.